Origines et enfance
Né le 3 juin 1950 à
Lercara Friddi en
Sicile, dans une famille très modeste de l'
Italie, Francesco Barracato,
dit Frédéric François, est le deuxième enfant de Salemi Antonina dite Nina et Giuseppe Barracato dit Peppino. Sa mère est couturière à Lercara et son père d'abord
mineur dans une
mine de
soufre à
Lercara. Le couple a huit enfants
1. Il émigre en
Belgique dans le
bassin houiller de Liège2 où il décroche un contrat de trois ans en tant que mineur
Note 1.
En 1951, Nina et ses deux fils rejoignent le père à
TilleurNote 2 dans un convoi de la
Croix-Rouge. Peppino chante pour le plaisir des chansons napolitaines et des airs d’opéra en s’accompagnant lui-même à la guitare. Le jeune Francesco n'a que dix ans quand il chante pour la première fois en public
'O sole mio dans un café majoritairement fréquenté par des
Siciliens de Tilleur,
Le Passage à niveau.
Son père l'encourage et le forme pour ses premières prestations, alors qu'il est encore adolescent
1.
Débuts
En 1963, il devient semi-professionnel en tant que guitariste-chanteur dans un groupe, Les Éperviers. Il quitte le collège technique en 1965 pour le Conservatoire de musique de
Liège en classe de violon où il prend notamment des cours de diction, de déclamation et de chant.
En 1966, il intègre un nouveau groupe, Les Tigres sauvages, et gagne le
Microsillon d’Argent lors du Festival de
Châtelet en
Belgique, dont le prix comporte l’enregistrement d’un 45 tours. Il gagne, deux titres sont enregistrés :
Petite fille et
Ne pleure pas, sous le pseudonyme de
François Bara. Son père achète les 500 disques pressés et parvient à les vendre pour des
juke-box. Le vainqueur bénéficie aussi du passage en première partie de trois artistes confirmés :
Johnny Hallyday,
Pascal Danel et
Michel Polnareff, son idole.
En 1969, sa rencontre avec le producteur belge Constant Defourny aboutit à son premier contrat avec une maison de disques :
Barclay-Belgique. Il enregistre
Sylvie en juillet 1969, et sort son premier 45-tours sous le nom de Frédéric François, en hommage au compositeur
Chopin, dont le véritable prénom était Frédéric-François. Il donne ses premières prestations en
soliste dans les salles de la région de
Liège au milieu du tour de chant de l’orchestre
The Best Group : il interprète cinq titres de sa composition dont naturellement
SylvieNote 3. Il sort un nouveau 45 tours,
Les Orgues de Saint-Michel, qui ne rencontre aucun succès, puis un autre
Marian, accompagné d’un second titre
Comme tous les amoureux, écrit spécialement pour représenter la Belgique au
Concours Eurovision de la chanson de 1970 mais n’est pas retenu.
Années 1970
En 1970, Frédéric François enregistre un nouveau titre
JeanNote 4, adaptation de la chanson du film britannique
Les Belles Années de miss BrodieNote 5 du réalisateur
Ronald Neame (1969). Cette chanson, distribuée sous le
label AZ, traverse la frontière franco-belge grâce à
Lucien Morisse, le directeur des programmes d’
Europe 1, qui la diffuse sur son antenne et permet au jeune chanteur d’être classé pour la première fois dans un hit parade, mais ne suffit pas à le rendre célèbre. Il sort consécutivement deux 45-tours
Le Pays d’où tu viens et
Shabala : le premier est diffusé dans l’émission
Formule J de la radio belge d'alors, la RTB. L’intérêt des auditeurs grandit.
En 1970, il épouse Monique Vercauteren, fille de mineur rencontrée un an auparavant. Il enregistre une nouvelle chanson, parlée cette fois et non pas chantée,
I love you je t’aime en duo avec Monique. Leur premier enfant,
Gloria, naît le
13 février 1971.
I love you, je t’aime est programmée en 1971 à outrance sur la radio pirate hollandaise
Véronica, qui émet depuis un bateau ancré hors des eaux territoriales. Les 30 000 exemplaires vendus de ce disque sont considérés comme la première véritable reconnaissance du public à son égard. Mais Monique continue de travailler en usine ; Frédéric vit mal de sa musique, et connaît un certain découragement quand il compose
Comme on jette une bouteille à la mer et
Je n’ai jamais aimé comme je t’aime dont le texte est signé du parolier Marino Atria
Note 6.
Classée n
o 1 durant treize semaines dans le hit parade de l’émission
Formule J, Frédéric François sort de l’anonymat, ce qui décide son nouveau label
Vogue-Belgique à distribuer
Je n’ai jamais aimé comme je t’aime, prudemment, uniquement dans les magasins de disques français du
Pas-de-Calais, région limitrophe de la Belgique : 250 000 exemplaires sont vendus. Lui-même considère ce sixième 45-tours, enregistré sous le nom de Frédéric François, comme son premier vrai succès.
Quelques mois plus tard, naît son deuxième enfant, Vincent, le
15 mai 1972. Le véritable tube survient au cours de l’été de l’année 1972,
Je voudrais dormir près de toi, vendu à 500 000 exemplaires
3 et se classe n
o 4 en France
4.
Au fur et à mesure que sortent
Laisse-moi vivre ma vie (n
o 1 en France
4, près d'un million de disques vendus
3),
Viens te perdre dans mes bras (1973),
Chicago (n
o 1 en 1975), les tournées se succèdent. C’est à ce moment que naît son second fils et troisième enfant, Anthony, le 8 janvier 1976. Frédéric François est classé dans les « chanteurs à minettes »
Note 7 (comme
Patrick Juvet,
Christian Delagrange,
Dave,
Mike Brant). Il profite du succès jusqu’en 1979, où l'arrivée du
disco le déloge des premières places des hit-parades.
Années 1980
La traversée du désert dure trois ans, jusqu’en 1982. Ce creux de la vague qui l'atteint moralement a une conséquence psychosomatique : il est sujet à de graves crises de
spasmophilie qui ne s’espacent que lorsque le succès est de nouveau au rendez-vous. Celui-ci est dû aux radios libres, qui viennent de naître, et qui diffusent à tour de bras le titre
Adios Amor (1982) lequel est l’adaptation par le parolier
Michel Jourdan d’une chanson allemande d'
Andy Borg. 400 000 exemplaires du 45-tours sont vendus
5, suivi de
Aimer (adaptation M.Jourdan/Andy Borg) en 1983. Ce retour en grâce lui permet de mettre sur pied un nouveau tour de chant, qu’il part roder en
Haïti où il chante pour la première fois.
En 1984, il rejoint
Trema, la maison de disques de
Michel Sardou et
Enrico Macias. Jusque-là, Frédéric François a surtout été un vendeur de 45-tours malgré treize 33T chez Vogue et sort un nouvel album,
Mon cœur te dit je t’aime, qui est
disque d'or6.
La naissance cette même année du
Top 50 marque un tournant décisif dans sa carrière puisque pour la première fois dans l’histoire du disque, les chanteurs sont classés grâce à leurs ventes réelles et non à partir de classements subjectifs. Pourtant, à Paris, le showbiz est encore réticent. Il a 34 ans quand il passe pour la première fois à l’
Olympia grâce à son imprésario
Moïse Benitah qui a su convaincre
Jean-Michel Boris et
Paulette Coquatrix. Il affiche complet. Et l’engouement pour sa nouvelle chanson
Je t’aime à l’italienne est tel que son nom s’affiche en lettres rouges encore une fois l’année suivante (1985) sur le fronton du grand music-hall de la rive droite et son premier livre
Les yeux charbon (Carrère-Lafon) est un hommage à sa famille et son public.
Le
14 avril 1987, son père Peppino Barracato meurt. Le succès de son nouvel album
Une nuit ne suffit pas (première collaboration avec une parolière, Michaele) et la préparation de son troisième Olympia en 1988, l'aident à passer cette épreuve.
En 1989, il chante dans vingt-cinq villes au Canada ainsi qu'aux États-Unis (avril 1989) à
Miami et à
New York, où il donne cinq représentations dans trois salles différentes : le
Brooklyn College et le
Queen's College à la
CUNY, et la
Townhall Foundation.
Années 1990
Du 1
er mars au
18 mars 1990, Frédéric François est à l’affiche de l’Olympia. Le premier soir, en sortant de scène, il apprend que son quatrième enfant, Victoria, vient de naître alors qu’il était en train d’interpréter la dernière chanson de son récital,
Je t’aime à l’italienne. Deux ans plus tard, c’est durant tout un mois qu’il occupe la scène du grand music-hall de la rive droite. Ce sera la prestation la plus longue de sa carrière.
En 1993, il quitte Trema pour créer sa propre maison de production, MBM, afin d’acquérir une totale liberté de création et signe un contrat avec
BMG pour la distribution. Il sort le dernier 45-tours vinyle de sa carrière,
L’amour c’est la musique. Puis son premier CD intitulé
Tzigane (ainsi qu'un premier extrait du même titre ultime 45T en Belgique).
Le 20 décembre 1996, il est reçu en audience privée par le pape
Jean-Paul II à
Rome avec d'autres invités de marque
Note 8. À cette occasion il chante pour la première fois de sa vie devant le Saint-Père, accompagné par 70 musiciens et les chœurs de l’opéra de Rome.
Sa mère, qu’il a toujours admirée, s’éteint le
17 août 1997. Frédéric François lui dédie son huitième Olympia en
mars 1998, suivi d’une tournée qui draine plus de 300 000 spectateurs. Il sait qu’il va chanter pour la première fois de sa vie – le concert est prévu pour le
30 mai 1999 - dans son village natal de Lercara Friddi, en Sicile. Il enregistre alors quelques mois avant cet évènement un album de standards italiens (
Volare,
Come Prima,
Ciao, ciao bambina) intitulé
Les plus grandes mélodies italiennes. Il y introduit également une chanson de famille connue de nombreux siciliens,
La porta abanidduzza (
La porte entrebâillée) et pour la première fois de sa carrière met le dialecte sicilien à l'honneur. C’est à ses yeux comme un retour aux sources et une manière de célébrer ses trente ans de succès.
En 1999, les éditions LCJ Productions mettent en vente une
VHS du film
Les dédales d'Icare réalisé par
Armand Rocour (1981 Belgique) ; la chanson du film,
Je voyage, est interprétée par Frédéric dont c'était le premier rôle au cinéma.
Années 2000
Frédéric François aborde le
XXIe siècle en publiant son second livre,
Ma vie (éd.
Hors collection) avec la collaboration du journaliste
Serge Igor, où il se raconte comme il ne l’a jamais fait, et où il ouvre pour la première fois ses archives de photos personnelles.
Sa tournée en 2002-2003 est marquée par plus de 100 représentations consécutives en France, Belgique et Suisse. Il décide de rendre hommage à
Tino Rossi en reprenant en 2003 ses principaux succès :
Méditerranée,
Marinella,
Ave Maria,
Petit Papa Noël.
En 2004, lors de son onzième Olympia, il chante pour la première fois de sa carrière en anglais une reprise d’
Elvis Presley,
Love Me Tender. Le public lui fait une ovation. En 2005, après trois ans sans avoir enregistré de chansons, il sort un CD avec 15 chansons, dont
Et si on parlait d’amour. Il en vend 200 000 exemplaires en quelques semaines.
Au mois d’octobre 2005, il se dévoile dans un troisième ouvrage
Autobiographie d’un Sicilien (éd.
Ramsay) où il présente ses valeurs et ses idéaux. Cette année-là, certaines de ses admiratrices lui donnent un autre surnom que le désormais célèbre « Frédo » ; elles l'appellent « La voix de l’amour » (
The voice of love).
Frédéric François aime partager des morceaux de sa vie privée. C’est pourquoi l’album qui est commercialisé le 14 juin 2006 intitulé
Mes Préférences est emblématique puisqu’il égrène les grandes dates de sa carrière et de sa vie familiale : la chanson interprétée pour la première fois en public à l’âge de dix ans
O Sole Mio ; son premier enregistrement
Petite fille ; son premier grand succès
Laisse-moi vivre ma vie ; la chanson écrite en l’honneur de sa mère de son vivant
Mamina (« Ma petite maman » en
sicilien) ; la déclaration qu’il voue à sa petite dernière Victoria,
Fou d’elle ; le titre qu’il a composé pour le sixième anniversaire de la mort de son père,
Le Strapontin de papa.
Frédéric François dit, à un an de distance, deux fois
Merci la vie ! La première le
22 octobre 2007 avec son CD intitulé précisément
Merci la vie !, et la seconde fois le
22 octobre 2008 avec la parution du livre de photos qui lui est consacré avec plus de 300 clichés signés
Patrick Carpentier,
Merci la vie ! aux
éditions du Rocher). Cependant, il tombe malade le
26 octobre 2008 peu avant son concert au Forum de Liège, terrassé par un abus de
cortisone. Il est hospitalisé deux fois au
CHU de Liège. Il y fait un premier séjour durant pratiquement un mois du 28 novembre au 22 décembre 2008 et un second de quinze jours au mois de
février 2009. Alors qu’il est sur son lit d’hôpital sortent l’album live, puis la version DVD de Tour 2008-Frédéric François-de l’Olympia à Forest National, qui mêlent des enregistrements de ses prestations sur la scène parisienne et sur celle de Bruxelles.
Les médecins lui préconisent un repos complet. Il arrête sa carrière pendant un an. Il rechante pour la première fois en public, à titre exceptionnel, lors de l’émission Télévie sur la chaîne de télévision belge
RTL-TVI pour la recherche contre le cancer. On le voit interpréter avec sa fille Victoria
Somethin’ Stupid de
Frank Sinatra, un duo déjà créé ensemble en
mars 2008 sur la scène de l’Olympia le jour des 18 ans de sa fille. Il reprend ses activités le
31 octobre 2009 en redémarrant sa tournée là où il l’avait laissée : sur la scène du Forum de Liège.
Années 2010
En 2010, il sort un nouvel album
Chanteur d'amour suivi du livre-objet
Une vie d'amour, et passe à l'Olympia du 11 au 20 février 2011, puis à Forest National le 5 mars 2011
[réf. nécessaire]. Il sort un CD
40 Succès en or inclus en DVD. Au bout d'un an de tournée, les 3 et 4 mars 2012, il revient à l'Olympia et reçoit en invités ses amis
Liane Foly et
Roberto Alagna.
Un nouvel album,
Amor Latino, sort le 21 octobre 2013, marquant une évolution musicale. Il fête son 14
e Olympia du 28 février 2014 au 9 mars 2014 puis part en tournée jusqu'en 2015. Le 18 août 2014, il sort un coffret best-of en 3 CD et le 20 octobre, sort le CD
30 ans d'Olympia - Live 2014. En décembre 2014, sa fille Victoria Barracato réalise son nouveau clip,
Fidèle. À l'occasion des fêtes de fin d'année 2014, Frédéric François sort un album
Magie de Noël, comprenant des standards de la Nativité et un inédit,
Avant Noël.
En avril 2015, sort le double CD et DVD
30 ans d'Olympia - Spectacle, puis en décembre de la même année la compilation
C'est la fête !.
Tout en continuant sa tournée, il enregistre un nouvel album qui sort le 8 avril 2016,
Les femmes sont la lumière du monde qui entre directement 2
e dans le classement des meilleures ventes en Belgique et 8
e dans le classement en France.
Les 8 et 9 avril 2017, il chante à l'Olympia pour la 15
e fois. La tournée 2017-2018, qui débute le 4 mars 2017 et se finira fin 2018, est découpée en deux parties : la première avec l’orchestration et l’équipe de Pascal Lebourg ; et depuis septembre la deuxième avec une nouvelle équipe et une nouvelle version. En novembre 2017, il sort un nouvel album,
Les Numéros 1 : 59 titres des années 1970 à aujourd’hui, avec en bonus une nouvelle version de
À tous ceux qu’on aime, avec 120 choristes.
Carrière
Ses ventes de disques sont estimées à près de 15 millions d’exemplaires en France
7, ce qui fait de lui le 3
e chanteur belge le plus vendu dans l'histoire de la musique, derrière
Salvatore Adamo et
Jacques Brel8. Il a obtenu 26
disques d’or9,
singles et albums confondus, et une vidéo de platine
10. Il a chanté 350 chansons, en quatre langues.
Principaux succès
- 1971 : Je n’ai jamais aimé comme je t’aime, Vogue
- 1972 : Je voudrais dormir près de toi, Vogue
- 1972 : Laisse-moi vivre ma vie, Vogue
- 1973 : Quand vient le soir on se retrouve, Vogue
- 1973 : Un chant d'amour un chant d'été, Vogue
- 1973 : Viens te perdre dans mes bras, Vogue
- 1973 : Pour toi, Vogue
- 1974 : Il est déjà trop tard / Viens me retrouver
- 1974 : Si je te demande Vogue
- 1975 : Chicago, Vogue
- 1984 : On s’embrasse, on oublie tout, Vogue
- 1984 : Mon cœur te dit je t’aime, Trema
- 1985 : Je t’aime à l’italienne, Trema
- 1987 : Une nuit ne suffit pas, Trema
- 1988 : L’amour s’en va l’amour revient, Trema
- 1989 : Qui de nous deux, Trema
- 1990 : Est-ce que tu es seule ce soir, Trema
- 1993 : Tzigane, MBM-BMG
- 1995 : Les Italos-Américains, MBM-BMG
- 1997 : L’amour fou, MBM-BMG
- 1997 : Je ne t’oublie pas, MBM-BMG
- 2001 : Un slow pour s’aimer, MBM-BMG
- 2005 : Et si l’on parlait d’amour, MBM-BMG
- 2007 : Merci la vie, MBM-Sony/BMG
- 2010 : Chanteur d'amour, MBM-Sony/BMG
- 2013 : Amor Latino, MBM-Sony/BMG
- 2016 : Les femmes sont la lumière du monde, MBM/Sony-BMG
- 2017 : A tous ceux qu'on aime, MBM/Sony-BMG
- 2019 : Juste un peu d'amour, MBM/Sony-BMG